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vendredi 22 juin 2012

Du vent ou du plomb dans les ailes?



4h20, 5h20, 6h20...

Je ne suis plus capable de regarder le cadran. Je suis trop énervée. Plus que 4 dodos avant le départ.  Je me lève. 

Hier soir, j’ai reparlé avec mon modèle de folie et de passion, Georges Brossard, mon inspiration québécoise.

Lui parler, c'est comme mettre les doigts dans la prise de courant. L'électricité est à son maximum après un moment à l'écouter. Le débit de ses paroles est hallucinant, enivrant et captivant.  Il me fait rire, me dégourdi, me réveille, me secoue, me guide et surtout il m'inspire. Pourquoi? Parce qu'il n'a pas peur du regard des autres. Il écoute ses rêves et les réalise un à un. Il ne fait pas de compromis. Il vit sa vie à 100%. Il défie les lois, la société, les règles. Un "Non'' pour lui est une source de motivation à défoncer. Il est un bulldozer. 

À toutes les fois que je lui parle, il me dit « Jennifer, n’écoute pas les gens te dirent que tu ne peux pas faire ceci ou cela. FAIS-LE »

10 mars 2009: Je rencontre enfin mon modèle de folie et de passion



Novembre 2011: Georges Brossard me reçoit chez-lui, dans son antre de folie!



Il ne doit pas mesurer plus de 5 pieds… 4 pouces. C'est d'ailleurs parce qu'il était si ''minus'' dit-il, qu'il s'est identifié aux insectes. ''Lorsqu'on est petit, les gens nous ignorent. On est comme invisible. Les gens ont juste envie de nous écraser, comme des insectes''. Enfant, puisqu'il se sentait invisible et petit comme un insecte, il  protégeait, étudiait, respectait,collectionnait les insectes. Tout jeune, il avait sa collection dans le garage de son père et faisait découvrir (en particulier aux filles…sa technique de séduction!) la grandeur et la beauté de ces êtres invisibles et méprisés aux yeux de la société. 

Les insectes, il veut les faire connaître plus que jamais aux gens afin qu'ils découvrent leur intelligence, leur structure et surtout leur beauté. Parce que derrière leur apparence rebutante, ils sont magnifiques. Leurs couleurs flamboyantes, leurs caractéristiques physiques sont impressionnantes. Bien sûr, si on ne prend pas le temps de s'y attarder, de regarder de près, on ne verra que des épines rebutantes. Mais lorsque l'on regarde le tout de près, on ne peut qu'être touchée par cette splendeur. C’est un peu comme prendre le temps de découvrir un humain. De l’extérieur, on n’y voit pas grand-chose. Il faut s’approcher pour découvrir la beauté des gens. Mais, ça c’est une autre histoire.

À 38 ans, il a laissé tombé sa carrière de notaire très bien vue et très très lucrative (il avait des tonnes de clients et faisait tout à contre courant. Les gens l’adoraient), pour se consacrer entièrement et totalement à sa passion : les insectes. Plusieurs diront à ce moment là qu'il est fou. Peu de gens auraient fait ce virage à 180 degrés. Pression sociale, les qu'en dira-t-on, la peur de sortir du troupeau font souvent qu'on reste bien à notre place. On a tellement peur de déranger!

 Une des citations qui m'inspire d'ailleurs le plus  est de Nelson Mandela : "Nous nous demandons : "Qui suis-je, moi, pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux?" - en fait, qui êtes-vous pour ne pas l'être ? Vous êtes un enfant de Dieu : vous restreindre, jouer petit ne rend pas service au monde. Il n’y a rien de sage à vous rétrécir pour éviter d'insécuriser les autres."

Et pour déranger, il a dérangé. La communauté scientifique ne l’a pas du tout accueilli. Il n’avait AUCUNE formation universitaire en entomologie dans ce milieu où tout le monde a un doctorat. Et Moooonsieur voulait parler insectes. Malheureusement pour eux, tout ce rejet était du carburant pour lui. Et il a eu raison d’eux. Ce que ces scientifiques ne savaient pas c’est que ce Mooonsieur sans diplôme en science allait fonder, quelques années plus tard, l’Insectarium de Montréal. Ouf!

En fait, il a fondé 12 insectariums, jusqu’à présent, fait des centaines de conférences, filmé la série Insectia traduite et vendue partout dans le monde, filmé le Papillon bleu, et j’en passe. Il dit d’ailleurs que tout ce qu’il touche se transforme en or. ( Ça c’est le pouvoir de la passion! )On a qu’à voir son antre, voisin de Guy Laliberté, fondateur du Cirque du soleil. Toutefois, ça n’en fais pas moins une personne très accessible et qui aime aider les gens.

Bref, je pourrais vous parler de lui très longtemps, mais je m’arrête pour aujourd’hui. Je dois aller préparer ma marmaille pour mon départ. Laisser 40 petits et grands animaux derrière soi, ça demande toute une préparation.

En fait, ils sont plusieurs à m’inspirer à poursuivre ma route non pavée:

·        Kuki GAllman, au Kenya. Elle protège les rhinocéros noirs, très en danger. Sa vie a été mise au grand écran dans le film” Je rêvais de l’Afrique’’. Incroyable tout ce qu’elle fait. http://www.gallmannkenya.org/

·        Daphnée Sheldrick, au Kenya  Elle a un refuge pour éléphants. On la voit dans le film Imax ‘’Né pour être libre’’. http://www.sheldrickwildlifetrust.org/ 

·        Johanne Tassé du CAACQ (Une vraie pitbull. Elle est vraiment en train de faire changer les choses pour les animaux domestiques au Québec) http://www.caacq.ca/ 

·        Christine Michaud : http://www.christinemichaud.com/

·        Jack Canfield http://www.jackcanfield.com/

·        Mon bel amoureux, l’homme de ma vie. Il croit tellement en moi.

·        Et mère Theresa. 

Les gens de cœur, qui donnent leur vie à une cause, à donner au suivant sont ceux qui ont tout mon respect. Les lire, les côtoyer, suivre leurs développements m’inspirent. Je crois que c’est essentiel d’être inspirée par quelqu’un. Ça nous pousse à déployer nos ailes qui ne demandent qu’à sortir de leur cocon. Sinon, pourquoi serions-nous nés avec tout ce potentiel? Un papillon qui reste dans son cocon, ça ne sert à rien…me semble.

Et vous, elles sont comment vos ailes? Déployées, coupées, introuvées, sèches, avec du plomb, du vent ou ??? Qui ou qu'est-ce qui vous pousse à les sortir? À réaliser vos rêves? Y’a-t-il des personnes qui vous réveillent et qui vous donnent le goût de sortir de votre zone de confort pour enfin découvrir toute la beauté et la grandeur de vos ailes?

 « I personally think that the most beautiful job on Earth is working at being who YOU are and not what others want you to be. » Auteur inconnu.



mercredi 20 juin 2012

Vos rêves sont-ils dans le placard?


Je ne sais pas si ça vous arrive de prendre un rêve et de le faire mijoter. Longtemps.Un an, 5 ans, 10 ans et plus. Et ça arrive souvent aux grands rêves. On attend. On attend l’argent, le bon moment, la bonne situation, une occasion, notre retraite. On attend. Et puis le temps passe. 

Mon conjoint a fait du bénévolat au Centre Michel-Sarazin, avec des gens en phase terminale du cancer. Certains sont morts dans ses bras. Il a vu un père monter la dernière bicyclette de son fils de 5 ans. Il a vu un riche avocat enragé après la vie de venir le chercher si tôt. Il a vu…

J’ai toujours eu comme leitmotiv la fameuse phrase : Carpe Diem, Saisir le jour, et j’ai toujours fait tout ce que je pouvais pour le saisir, ne pas attendre. Il me semblait en tout cas.

Puis, à l’automne dernier une lumière rouge s’alluma pour me remettre à l’ordre.

On découvrit une masse dans mon utérus. La grosseur d’un pamplemousse. La vie s’arrêta. Le temps s’arrêta. Mon souffle devint court. Une seule image m’apparût. Celle des trois amours de ma vie : mon amoureux et mes 2 enfants. C’est tout ce qui comptait. Je voulais seulement préserver cette cellule d’amour tant précieuse. Même ma passion pour les animaux m’apparût secondaire. 

Pendant l’attente du diagnostic, les regards furent intenses. La vie n’avait plus la même couleur. Ma date d’expiration était-elle arrivée? Mon bonheur s’arrêtait-il là?

Heureusement, quelques semaines plus tard, j’appris que cette masse n’était pas cancéreuse et qu’il ne s’agissait que d’un gros fibrome. Ouf!!!

Combien de fois avons-nous entendu l’histoire d’une bosse soudainement découverte et du décès de la personne quelques mois plus tard. Combien de fois.

La vie sortait son drapeau rouge et me disait : Jennifer : Est-ce qu’il y a des rêves que tu n’as pas réalisé du haut de tes beaux mots et de l’importance de Carpe Diem dans ta vie? Jennifer, et s’il ne te restait que quelques mois  à vivre, que ferais-tu?

Cette lumière rouge remettait tout en perspective. Puisque j’avais balancé toute ma carrière pour œuvrer auprès des animaux, que je vivais entourée d’animaux dans un paradis terrestre, que j’avais le bonheur d’être à la maison et de gâter mes amours, disons que la liste n’était pas si longue que ça  de choses non réalisées et que je n'avais pas souvent attendu des alertes rouges pour les réaliser.

Mais

Il restait bien un rêve, un grand, dans la garde-robe. En fait, il y en avait quelques uns.


 
 1985.À quelques mois de mon diplôme en technique d'aménagement de la faune

Toute jeune, je regardais l’émission de télé le Royaume des animaux. Je rêvais de devenir biologiste  (pourquoi je ne suis pas devenue biologiste? voir  http://missdolittle.com/Qui-est-miss-dolittle ) et de vivre dans la jungle, entourée d’animaux. Je rêvais de les sauver, de les protéger, de les étudier. J’ai toujours sentie que la nature, et en plus particulièrement la jungle et moi,  avions beaucoup en commun.


Et voilà que tu haut de mes 40 ans bien sonnés, je n’étais toujours pas allée dans la jungle. Je n’avais toujours pas rencontré ces gens qui ont dédiés leur vie à la cause animale. Bien sûr, je suis abonnée à plusieurs infolettres de projets de recherches dans la jungle, de refuge de singes, d’éléphants, de rhinocéros. Bien sûr, j’ai regardé de nombreux reportages de cette vie dans la jungle et ils ont toujours été les plus grandes sources d’admiration, de vibrations et de rêves pour moi. Mais...

J’ai toujours remis ce voyage à plus tard. Les enfants, l’argent, le temps, le danger...

Ce fibrome allait tout bousculer. Ce voyage il fallait le faire MAINTENANT.

C’est donc pour cette raison que nous partons le 26 juin. Nous partons en sac à dos (mes voyages préférés) au Costa Rica. Nous allons observer la ponte des tortues géantes, visiter plusieurs refuges de paresseux, de jaguars et autres. Nous allons naviguer sur ces canaux remplis de crocodiles très carnivores. Nous allons faire une ‘’chasse’’ aux insectes la nuit à Manzanillo, cet endroit où le film ‘’ Le papillon bleu’’  a été filmé. Et sous les conseils de Georges Brossard, fondateur de l’insectarium de Montréal, nous allons arpenter des kilomètres et des kilomètres de jungle. 

J’ai peine à croire que mes pieds fouleront le sol humide des immenses fougères, des branches entremêlées et des cris des singes hurleurs. J’ai peine à croire que je rencontrerai des gens qui ont consacré toute leur vie pour protéger des animaux au fin fond de la jungle.

J’ai hâte. J’ai TRÈS hâte. Ce vieux rêve empoussiéré sortira donc de son placard.

Il fallait cette alerte rouge pour me rappeler que chacun d’entre nous est né avec une date d’expiration. Que les rêves ne sont pas faits pour être rêvés mais pour être réalisés et ce peu importe la grosseur de ceux-ci. Heureusement, la vie m'a donné un sursis.Je n'oublierai jamais ce rappel.. La vie n'est plus la même depuis ce jour.

Et  vous, c’est quoi le grand rêve que vous n’avez toujours pas réalisé? Qu’attendez-vous? Une alerte jaune, orange, rouge? Avez-vous déjà eu une alerte qui vous a donné le coup de pied pour foncer? Que reste-t-il dans votre placard?


dimanche 10 juin 2012

Perdu mon « spling » !


Tout d’abord, c’est quoi le « spling » ? Le  « spling » c’est notre pétillant, notre motivation, notre élan mais surtout notre essence. On a du  « spling » quand quelque chose nous allume. Le « spling » nous donne du spring, nous donne le goût de foncer et de faire ce qu’il faut pour obtenir cette ‘’chose’’ qui nous allume et nous motive. Certaines personnes appellent ça des fréquences élevées, des belles vibrations, de l’énergie, le goût du dépassement de soi, d’atteindre un objectif. Moi j’appelle ça du « spling »,

Tout va bien quand on a du « spling ». Tout va pas mal moins bien lorsque notre « spling » est en panne et qu’il n’y a plus de vent dans les voiles. Les doutes, les peurs, l’absence de motivation, un sourire tiède et un regard perdu s’installent. Pour moi, la vie sans « spling », c’est une vie que je qualifierais d’ennuyante et d’errante.
Il y a un mois et demi, j’ai perdu mon ‘« spling »... perdu le goût d’écrire mon blogue qui me tient tant à cœur, perdu le croustillant d’aider les animaux, perdu mon sourire. En fait, je ne me sentais plus vraiment utile et ne savais plus quelle route j’étais rendue. Pourquoi ? Parce qu’après avoir passé 2 ans à travailler sur un projet pour les animaux, après avoir passé à un cheveu de voir se projet se réaliser qui me tient tant à coeur, ce dit projet était encore remis en question.

Vous me direz, y’a rien là! Oui, je le sais. Je le sais très bien. Ma tête le sait. Mais mon cœur lui… Le problème, c’est que  ça m’a fait perdre mon élan, mon« spling ». Mais surtout perdu ma confiance en qui je suis puisque je l’ai vécu comme un rejet, un genre d’échec  et ça, c’est pas toujours facile à ‘’gérer’’.
Ça vous dit quelque chose, ce genre de situation? On appelle ça aussi une  très grande déception .C’est un peu comme une peine d’amour. On est triste. On essaie de se raisonner, de se parler, de remonter sur son bicycle. Mais il retombe tout le temps.

Pendant un mois, mon bicycle est retombé. Perdu le « spling ».
Pendant ce mois  sans « spling », j’ai écrit 3 articles pour mon blogue que je n’ai pas publié. Je ne les trouvais pas intéressants. En fait, je ne me trouvais pas intéressante. Je ne savais plus. Ben voyons, Jennifer,  allez! …Rembarque sur le bicycle. Mais le allez! n’arrivait pas. J’avais peine à savoir ce qui m’avait tant affecté dans ce projet semi-avorté. Et je demandais bien quand est-ce que je retrouverais mon  « spling »  et en fait, si je le retrouverais.

Puis, un matin en arrivant à la grange, je vois mon chat Jean-Claude (voir photo). Il encore accroupi près de la boîte de nourriture des chevaux, à attendre depuis 2 jours la fameuse souris qui vient y faire des provisions. Il sait qu’elle est là. Il l’attend.  Deux jours qu’il est là à chasser (vous me direz peut-être qu’il n’est pas très doué, c’est vrai. Que voulez-vous ça ne fait pas longtemps qu’il apprend le métier de chat !).  Je viens alors de comprendre pourquoi j’ai perdu mon « spling ».

En fait, de voir Jean-Claude attendre sa souris, être un félin qui chasse, écouter son instinct, être ce qu’il est, c’est-à-dire un chat, j’ai compris que ce rejet m’avait déconnecté de ma source, déconnecté de moi-même. J’ai compris que ce refus avait ébranlé ma confiance en moi et par le fait même, m’éloigner de mon essence qui est de rapprocher les humains des animaux. J’avais perdu de vue ma mission. Ce coup de poing m’avait sonné, fait perdre la vision et fait perdre mon chemin. J’étais sonnée et j’avais perdu mon élan, mon « spling ».

Parfois, on cherche loin et la réponse nous pend au bout du nez. Cette fois, en fait, comme ça m’arrive souvent, ce sont les animaux qui me rebranchent, qui me ramènent, qui me donnent la leçon et me font comprendre ce que mes yeux d’humain ne voient plus.

De les voir être eux-mêmes, sans jamais perdre leur nature me ramènent sur mon bicycle.

De voir mon cheval brouter l’herbe à cœur de jour, mes poules chercher les insectes sous les feuilles, mes chiens courir après les écureuils, mes chèvres se coucher  dans une pente très inclinée et non sur la belle plate-forme que je leur ai préparée, voilà la nature qui parle. Voilà la nature qui reste ce qu’elle est et qui garde son « spling ».
Et vous, ça vous arrive vous de perdre votre « spling », de vous perdre, de ne plus savoir où vous en êtes et sur quelle route vous êtes? Les animaux vous ont-ils déjà fait remonter sur votre bicycle?